En mars 2021, par une simple affichette collée dans leurs halls d’entrée, les locataires de la résidence Joliot-Curie à Igny apprennent la démolition prochaine de leurs logements. Les résident.es se posent de multiples questions : quand faudra-t-il déménager ? Et où sera-t-on relogé ? Est-ce que les loyers vont augmenter ? Et pourquoi la mairie ne les a-t-elle pas informés des tractations avec le bailleur et le promoteur ?
Construite en 1963, la résidence Joliot-Curie du bailleur Seqens à Igny comprend actuellement 244 logements sociaux. Le projet, dont les habitants on été informé par une petite affichette collée dans leurs halls d’entrée, prévoit la démolition des bâtiments et la construction d’un ensemble de 650 logements dont 366 sociaux et 284 en accession à la propriété. Suite à l’annonce du projet, l’adjointe à l’urbanisme, Mme Aldebert a démissionné. Depuis, la municipalité a signé une convention tripartite avec Seqens et Eiffage aménagement. En parallèle, un processus de « concertation » a été engagé avec les résidents et riverains sur le projet, espérant calmer les inquiétudes de tout ce petit monde (1).
Pour le bailleur Seqens, ce projet s’imposerait en raison de la vétusté du bâti et de sa consommation énergétique. Ces dix dernières années, pourtant, de nombreux travaux ont été effectués. Une habitante, Annie*, raconte « le double vitrage, des volets roulants, portes blindées et la VMC ont été installés, les sanitaires remplacés et les loggias rénovées ». Dans ce contexte, pourquoi opter pour la démolition ? En effet, selon les calculs de l’Agence pour la transition écologique (Adème) construire un nouveau bâtiment nécessiterait 80 fois plus de matériaux que le rénover, aurait un impact significatif sur l’artificialisation des sols et sur les émissions carbones. Sans parler des déchets engendrés et de la question épineuse de leur gestion (2).