Évry : le département veut fermer la maison des syndicats

Bourse du travail, Evry

À l’heure des auto-entreprises et du télétravail, qui a encore besoin des syndicats ? C’est sûrement ce que s’est dit François Durovray, président du Conseil départemental. Dès 2016, fraîchement élu, il décide tout bonnement de virer les organisations syndicales(*) de la Maison des syndicats à Évry et de les reloger dans l’ancien Sdis (Service départemental d’incendie et de secours). Alors, heureux les jamais-contents ? Et ben non ! Les locaux sont excentrés, ne sont pas du tout adaptés à l’accueil du public. Dépourvu de salles de conférence et de réunion, le site n’offre aucune possibilité de donner des formations syndicales. Ollivier Champetier de l’Union départementale explique la manœuvre : « De gros aménagements sont prévus sur la place de l’Agora d’Évry, ils veulent embellir. La Maison de syndicats en plein cœur, ça fait tâche »

Syndicalix résiste encore et toujours

Mais les syndicats se bagarrent. Alors, le département sort sa botte secrète : l’avis défavorable, rendu en janvier 2021, d’une « commission de sécurité » composée d’un représentant de la mairie d’Évry, du département et du SDIS. Impartiale à souhait. À noter qu’il y a 5 ans, cette même commission avait trouvé le bâtiment aux normes. Ouais mais à cette époque, il fallait pas encore dégager les syndicats. Faut dire qu’entre temps, le Conseil départemental a su y faire pour que ça se dégrade : fini le gardien logé sur place, plus d’agent d’accueil, ni le ménage pris en charge. Forcément, ça a impacté la sécurité, l’hygiène et les conditions d’accueil du public. « Le département prétexte une histoire d’argent, mais la Maison des syndicats ne coûte que 200 000 euros par an, uniquement pour les charges. Le budget du département est d’un milliard et demi ! » s’étrangle le secrétaire départemental.

Et maintenant ? L’affaire est remontée jusqu’au préfet qui a décidé d’assurer la médiation afin que la température redescende un peu. Roulement de tambour en attendant le dénouement.

* CGT, Sud, FO, CFDT, CFTC, UNSA et la FSU

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