Lardy : licenciements à la chaîne chez Renault

Licenciements Renault à Lardy

Qui mieux que Renault peut licencier les employé·es de Renault ?

Ça dégraisse sec à Lardy (sud Essonne). Un tiers des employé·es du site, soit 800 personnes, vont débarrasser le plancher. Et on ne parle pas d’ouvriers, non, ça c’était avant. Ces emplois ont déjà tous été délocalisés en Inde ou en Europe de l’Est. Ce sont désormais les salariés de l’ingénierie et du tertiaire qui sont visés par un plan de « départs volontaires ». Sauf que ces derniers sont pas trop chaud·es de se foutre eux-mêmes à la porte. À ce stade, à Lardy, on ne compte que quelques dizaines de volontaires. Alors, la direction innove.

Première option : on ne vire pas les employé·es, on supprime leur poste. Les salarié·es sont présent·es sur le site mais n’ont plus rien à y faire. Une ingénieuse façon de mettre au placard et d’enclencher des dépressions, de pousser au départ « volontaire ».

Tous·tes doivent disparaitre

Deuxième manœuvre, l’utilisation de l’article L1224-1 du code du travail, qui permet le transfert de salariés vers une autre entreprise à poste, salaire, et localisation équivalents. Vous me direz, c’est pas si mal, ils gardent un boulot et des conditions à peu près similaires. Et si le salarié refuse ? Paf, licenciement pour motif disciplinaire ! « Le L1224-1 ne donne aucune garantie de durée sur la conservation du poste dans la nouvelle entreprise. Les salariés risquent de se retrouver dans une boîte de moins de 50 salariés, sans syndicat, sans véritable Comité Social et Économique et soumis à toutes les menaces qui pèsent sur les sous-traitants : flexibilité, fin de mission, etc. » détaille Florent Grimaldi de la CGT du site de Lardy, où 17 salariés sont visés. Patience ! Le dispositif devrait être élargi sous peu.

Nokia, Danone, Renault… De plus en plus d’ingénieurs, de chercheurs, techniciens et cadres se retrouvent sans boulot. Ça risque d’être particulièrement violent en Essonne où nos grands chefs ont jugé bon de regrouper nombre de ces activités sur le Plateau de Saclay. Qui sait, ça créera peut-être du boulot chez Pôle emploi ?

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