Chronique de l’hosto : Vendredi 3 avril 2020

« Maintenant qu’on a des masques, on va manquer de surblouses »

Askip, le 26 janvier dernier, Agnès Buzyn, avait déclaré qu’il n’y avait aucune raison d’acheter des masques. Askip, elle en avait des dizaines de millions sous le coude. Et ce n’est que le début, tout risque de manquer à un moment : gants, tests de dépistage, gel hydroalcoolique, respirateurs, et même le personnel. En Essonne, la situation est saturée. Imaginez ce que ça aurait donné si on était en 2040 genre et que les hôpitaux d’Orsay, Longjumeau (où 4 étages sont dédiés au covid19) et Juvisy avaient fermé et qu’on se retrouvait plus qu’avec celui sur le plateau ? On comprend alors le rôle crucial de ces hôpitaux publics de proximité.

Sur le Groupe Hospitalier Nord-Essonne, c’est complet à 85 % ce 2 avril. Six médecins, 12 infirmiers et 3 aides-soignants viennent en renfort à Orsay et Longjumeau, le pic étant prévu vers le 5 ou 6 avril. Guéri après avoir été gravement atteint (5 jours en réanimation), le directeur du Groupe Hospitalier Nord-Essonne (GHNE) évoque « un lourd tribut » que vont payer les soignant⋅e⋅s. De leur côté, les syndicats avancent le chiffres de 30 % de soignant⋅e⋅s contaminé⋅e⋅s.

Ça fait un bail maintenant que les dirigeants s’acharnent sur l’hôpital public et sur la gratuité des soins. Les soignant⋅e⋅s avaient alerté sur la catastrophe à venir. C’est notamment la grève de plus d’un an des urgentistes, et en janvier, la démission (de leurs fonctions administrative uniquement) de 1 000 médecins et 600 chefs de service hospitaliers.

Ce que l’on constate maintenant, c’est les effets de ces choix politiques. Outre, les dégâts nombreux, les transferts de patient⋅e⋅s en TGV, hélicoptère et avion est hyper coûteux. L’approvisionnement en masques et matériel médical en temps de crise est également tendu et cher. Il y a fort à parier que le maintien d’hôpitaux de proximité soit la solution la plus économiquement viable en dépit de tout ce qui a été dit et fait. En plus de permettre à toustes de recevoir les soins dont iels pourraient avoir besoin, ça nous éviterait les gesticulations et jérémiades gouvernementales comme ce 12 mars, où Macron découvrait, il faut croire, la valeur du service public hospitalier.

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