#11 – Coronacra

En mars, on s’confine. Mais qu’en est-il des CRA ?

Pendant le premier confinement, le Centre de Rétention Administrative (aka CRA, aka prison pour sans-papiers) de Palaiseau avait été fermé. Pourquoi ? Eh bien, c’est assez logique, en temps coronavirussien. Premièrement, il fallait éviter les rassemblements de personnes. Or, dans ce CRA, peuvent se côtoyer jusqu’à 39 retenus, auxquels il faut ajouter des policier·ères, des membres de l’OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration) et de FTDA (France Terre d’Asile). Ça en fait du monde sous le même toit qui peut se refiler le virus ! Deuxièmement, on enferme les gens dans les CRA dans le but de les expulser. Et vu la pandémie mondiale, c’était pas très anti-propagation d’envoyer des gens aux quatre coins du monde. Alors on est rassuré·e et bien content·e que la décision de fermer les CRA ait été prise… Comment d’ailleurs ? Le gouvernement qui a tant à cœur de lutter contre le virus ? Eh bien non, c’est le travail acharné des associations et des avocat·e⋅s impliqué·e⋅s dans le droit des étranger·ère·s qui a permis leur fermeture. Dingue ça. En tout cas, à Palaiseau, la plupart des retenus avaient été libérés, sauf deux d’entre eux qui se sont malheureusement retrouvés au CRA du Mesnil-Amelot.
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#8 – CRA : souffrez, vous êtes filmés

Déjà très largement pratiquée en Guyane et Outremer, la technique de la visioconférence – plébiscitée lors du vote de la nouvelle loi immigration(1) – fait passer le côté humain, pourtant primordial, au second plan, voire à la trappe. C’est un gadget permettant de réduire les délais de demande d’asile. Ce n’est pas faute d’avoir donné l’alerte : professionnels, magistrats, avocats, juristes, travailleurs sociaux, associations et organisations concernées(2) ont affirmé leur opposition à cette mesure. On a pu voir à l’œuvre en Guyane, en Outremer et en Métropole, la déshumanisation qu’entraîne la visioconférence. Après analyse, on ne peut que constater le non-respect des bonnes conditions d’exercice de la justice et de la demande d’asile.

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#6 – Guet-apens répétés dans les préfectures de l’Essonne et de Paris

Au revoir Bekhan, Mariana, Magomed et Akhemed, expulsés manu militari sans aucun bagage. Les enfants de l’école du Bosquet aux Ulis ne reverront plus leurs deux petits copains de 6 ans et 4 ans à la rentrée.

Les services des préfectures semblent, à qui les pratique, bien engorgés. En revanche, pour expulser une famille tchétchène cela se fait en moins de 20 heures, l’efficacité et les compétences hexagonales se révèlent brillamment grâce à une coordination sans faille des services concernés. Mais il est vrai qu’ils ont tous un certain entraînement.
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#5 – Le prix de l’honnêteté

Au 13 rue Émile Zola, coincé entre le commissariat et la préfecture, se trouve le Centre de Rétention Administrative (CRA).

Ces établissements servent à enfermer les personnes ne possédant pas de papiers en règle, pour une durée maximale de 45 jours. Pendant cette période, l’administration s’emploie corps et âme à renvoyer les gens dans leur pays d’origine, avec à la clé une obligation de quitter le territoire français(1). À l’évocation de l’existence de ces lieux d’enfermement et de la situation déplorable des personnes retenues, il est fréquent d’entendre : « Si ces gens sont enfermés là, c’est sûrement mérité, ils ont dû faire des « conneries » » ou « Ils ne sont pas là pour rien ! ».
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#4 – CRA²

Les Centres de Rétention Administrative(1) sont les lieux où l’on place de force des étranger·ères en attente d’être expulsé·e·s. La personne peut y rester jusqu’à 45 jours, temps imparti à l’administration pour juger le cas particulier de celle-ci, clôturer ses comptes en banque, téléphoniques, résilier le bail, contacter l’ambassade, trouver un avion, etc. Ainsi les CRA n’ont pas pour buts officiels de démanteler les lieux de passage des migrants, de punir ou d’être une menace.
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#2 – À Palaiseau on enferme des gens

En France, on compte à trois types de structures visant à enfermer les étrangers en situation administrative irrégulière, ainsi que les demandeurs d’asile. Il y a les zones d’attente, situées dans des aéroports, gares ferroviaires et ports, où les étrangers sont maintenus. Il existe également des locaux de rétention administrative où les immigrés sont retenus après une garde à vue en attendant d’être transférés dans un autre type de lieu : les Centres de Rétention Administrative (CRA).
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#2 – Interview d’un ancien retenu du CRA de Palaiseau

Interview d’un ancien retenu du CRA de Palaiseau. Nous avons tenu à ce qu’il reste anonyme puisque sa situation est toujours extrêmement précaire.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis algérien originaire de Tizi Ouzou en Kabylie, je vais bientôt avoir trente ans. Cela fait maintenant presque 3 ans que je suis en France. Je suis venu à la mort de mon père rejoindre ma sœur unique et mes oncles et cousins qui sont installés en France et ont la nationalité française. Ma mère est morte depuis plus de vingt ans. Je n’ai plus personne au bled.
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