Au Groupe Hospitalier Nord-Essonne, on manque toujours de matériel de protection. Une enquête d’un syndicat des praticiens hospitaliers juge même la pénurie « inquiétante » car des études montrent une forte relation entre nombre de personnes infectées et degré de protection.
Au Groupe Hospitalier Nord-Essonne, selon nos sources, de plus en plus de soignant⋅e⋅s sont contaminé⋅e⋅s, certain⋅e⋅s en réanimation et on déplore deux décès à Longjumeau, une aide-soignante et un employé aux ateliers. La situation se stabilise certes mais la fatigue psychologique s’installe, l’infirmière hygiéniste est en burn-out. Ben ouais, depuis janvier, on a dû lui faire dire tout et son contraire. De plus, les personnels les plus contaminés ne sont pas, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ceux en première ligne. Pour gérer la crise, le gros des stocks a été orienté vers les services Covid. Et il se trouve que les soignant⋅e⋅s les plus touché⋅e⋅s travaillent dans des services dits « Covid free ».
Mais bon pour les chiffres faut pas trop en demander à la direction Groupe Hospitalier Nord-Essonne qui promet des statistiques « dès que la situation le permettra ». Pour l’heure, « un recensement est en cours, les recensements sont diffus, la situation change journalièrement ». C’est clair, non ? De leurs côté, certains syndicats estiment le taux de contamination des personnels soignants à six fois plus que la population. D’autres dénoncent « une omerta » du gouvernement sur le nombre de soignant⋅e⋅s touché⋅e⋅s.
Bah, on se dit, c’est bientôt le déconfinement. La seconde inquiétude réside justement dans cette étape. Car elle annonce une deuxième vague de diffusion du virus. L’institut Pasteur présente 3 scénarios probables post-déconfinement pour la région Île-de-France : l’optimiste avec 500 patients Covid+ en réanimation, le pessimiste avec 2 500 personnes. Donc, pour les soignant⋅e⋅s, la question du manque de protection reste un sujet comme celle du dépistage systématique.
À l’heure de célébrer, ce 28 avril, la journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, on ne peut pas dire que la situation soit au top. Enfin, c’est pas grave, le personnel des hôpitaux a de quoi être rassuré car il peut compter sur des aides précieuses. Comme à Longjumeau la semaine dernière, où les soignant⋅e⋅s ont reçu un message de la direction annonçant « avec plaisir » que « la police municipale viendra vous applaudir au son des sirènes ». On est sauvé et la politique sécuritaire et anti-hôpital de Mme Gelot, maire de Longjumeau, fait ses preuves.