Ça s’mobilise au collège Charles Péguy de Zopal. Face à une principale peu attentive aux critiques sur ses emplois du temps, parents enseignants et élèves se sont mobilisés devant l’établissement le 2 octobre dernier pour dénoncer la mise sous pression des profs et des surveillants, et réclamer la fin de la surcharge horaire pour les élèves.
Il y a de l’ambiance ce lundi matin au collège Charles Péguy, petit établissement situé dans l’avenue du général Leclerc à Palaiseau. Depuis la rentrée, toutes les critiques vont dans le même sens, et visent les emplois du temps élaborés par la principale.
“C’est n’importe quoi, on est dans du Kafka” assène Didier, parent d’élève. Depuis la rentrée, parents et professeurs unis listent les problèmes. Des emplois du temps surchargés quand ils ne sont pas irréguliers, de nombreuses heures de permanence qui concentrent parfois jusqu’à 80 élèves pour une salle de 30 places et une surcharge de travail pour la vie scolaire.
Des emplois du temps surchargés
Hugo, surveillant au sein du collège témoigne “quand on dit qu’il y a des emplois du temps illégaux c’est par exemple qu’ils n’ont pas assez d’heures de math sur la semaine ou que certains élèves ont des cours entre 17 et 18, heure à laquelle le collège est déjà fermé. Après de nombreuses demandes de concertations toutes refusées par la principale, associations de parents d’élèves et personnel enseignant ont choisi de manifester devant l’établissement le 2 octobre. Réunis devant le collège à huit heures pétantes, ces derniers avaient disposés plusieurs banderoles sur lesquelles on pouvait lire “Emploi du temps illégaux”, “Communication : 2/20, Ecoute : 0/20”. Une caisse de grève a également été mise en place.
“Normalement on est censé avoir maximum 26 heures de cours [par semaine] et certains, comme ma soeur, ont 32 heures !” signale une élève. C’est trop d’heures pour des ados, éduscol lui donne raison. En effet, selon le site Web d’information et d’accompagnement des professionnels de l’éducation, il est impossible de dépasser un maximum de 30 heures hebdomadaires en comptant les enseignements facultatifs (grec, latin). La cheffe d’établissement en a-t-elle pris connaissance ?
Pédagogie à deux vitesses
Laurence, professeure à Charles Péguy ajoute : “sur les emplois du temps on s’est très vite rendu compte qu’il y avait des erreurs graves, il y a par exemple des heures en trop dans certaines matières, et des heures en moins dans d’autres.” C’est “pareil pour les salles de classe” reprend-elle. “Parfois une même salle se retrouve attribuée à deux classes, ce qui est hyper dangereux en termes de mouvement de foules dans les coulo irs”.
Plus préoccupant encore, les élèves UPE2A (enfants non francophones primo arrivants) “n’ont tout simplement pas d’emploi du temps depuis le début de l’année. Ils errent sans savoir où aller” raconte l’enseignante. Une nouvelle pédagogie de discrimination alternative ?
La vie scolaire en galère
“On a calculé, on est en moyenne à 60 élèves par heure de permanence sur toute une journée”, explique Hugo. La cause ? Des emplois du temps en “gruyère” qui surchargent la salle de perm’, et les surveillants au passage. “Certains collègues qui ont des restrictions en termes d’horaires pour cause de maladies se retrouvent à faire des journées complètes, de 8 heures à 17 heures”, conclue-t-il. Dans un tel cadre inflexible, on demande aux malades une certaine souplesse…
Du côté des profs, c’est encore plus fort. Certains qui se retrouvent à cheval entre deux collèges doivent dispenser leurs cours simultanément dans deux établissements ! “Il y a des profs qui font des journées pas forcément légales, certains se partagent entre le collège Charles Péguy et Joseph Bara, et doivent parfois faire [deux] cours en même temps”, déclare un surveillant sidéré.
Face au manque d’écoute de la cheffe d’établissement, parents et profs ont finalement envoyé un courrier à la Directrice académique des services de l’Éducation nationale afin d’arbitrer sur le conflit. La mobilisation prévue le 4 octobre a été reportée. Est-ce un signe que les élèves, les parents, les surveillants et les enseignants ont été entendus ? Affaire à suivre…