La concertation des habitant⋅es, c’est le pied, même quand ça cloche. Ces gens-là ont des idées plein la tête, alors ça promet un excellent scénario participatif. Comme le maire a fait HEC et qu’il est de plus en plus écolo, c’est forcément top pour améliorer l’attractivité pédestre d’une rue commerçante. Quand la boîte à idées est bien remplie par la citoyenneté locale, le cabinet de consultants a des méthodes scientifiques pour trancher démocratiquement avec des pourcentages vraiment favorables. Alors, c’est possible de dégager deux ou trois possibilités concertées, histoire que tout se passe pour le mieux. Enfin, il suffit de voter massivement pour la meilleure version. Lire la suite
Grégoire de Lasteyrie se serait-il converti en chantre des mobilités douces et du développement durable ? Désormais, c’est piste cyclable, piétonisation et îlot de fraîcheur pour tous⋅tes ? Malgré des effets d’annonces en grande pompe et un plébiscite organisé par sondage forcé, le bilan carbone n’y est pas. Les commerçants eux, sont à la diète. Et les trois importants projets immobiliers en centre-ville passent sous les radars.
Imaginez une ville où chacun de vos gestes serait surveillé et analysé par des caméras de vidéosurveillance* reliées à une intelligence artificielle capable d’identifier toute infraction potentielle de votre part… Est-on en Chine ? En Corée du Nord ? Eh non ! À Massy, comme dans 200 communes françaises, la mairie a installé un système de vidéosurveillance « algorithmique » (VSA) sans aucune concertation et deux ans avant que la loi ne le permette. Alors, aubaine pour les flics ou atteinte aux libertés publiques ?
Dans le quartier Massy Atlantis, face à la gare, une caméra sphérique observe, du haut de son perchoir, les allées et venues des passants et voitures. Dépôts sauvages de déchets, voiture en contresens, excès de vitesse, rien n’échappe aux yeux de l’IA connectée au parc de caméras de la ville. Lorsqu’en juin 2021, la mairie décide de tester le dispositif, l’article de loi permettant cette mesure n’avait pas encore été voté à l’Assemblée.
Chose faite depuis le 19 mai 2023 et l’adoption de la loi relative aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 (1). Dans sa communication, la municipalité déclare n’utiliser cette technologie que dans le cadre de la sécurité routière. Mais selon Nous sommes Massy, parti d’opposition, Nicolas Samsoen, maire de Massy, a concédé que la VSA était également utilisée pour traquer les dépôts sauvages de déchets (2)… Et rien d’autre ?
Horvath candidat hors tract, Molina mal accompagnée
Nous sommes au printemps 2021, pendant la campagne des élections départementales. Les candidat⸱es du RN consacrent l’essentiel de leur tract à la stigmatisation des mineurs non-accompagnés. Indigné⸱es par la violence raciste des affirmations du parti d’extrême droite, et par les malhonnêtes approximations des « informations » contenues dans le tract, Emmanuel Daoud et Catherine Daoud, avocat⸱es, signalent le tract à tous les parquets d’Île-de-France. Leur démarche est suivie par une centaine d’avocats. Les parquets d’Évry, de Versailles, de Bobigny, Créteil, Pontoise et Paris sont saisis. A ce stade de notre humble enquête, il semble que seul⸱es les candidat⸱es du canton de Palaiseau, Olivier Horvath et Audrey Molina aient effectivement comparu. Ce premier volet explore leurs sidérantes stratégies de défense et les raisons de leur relaxe, une décision de justice rendue le 27 mai 2022, difficilement compréhensible pour les citoyen⸱nes lambdas que nous sommes. Dans un pays où nul n’est censé ignorer la loi, on aimerait quand même avoir les moyens de la comprendre…
Stupéfait·e·s ! Les deux candidat·es local·es du RN ont découvert au tribunal correctionnel d’Évry qu’iels s’étaient fait refourguer un tract à l’insu de leur plein gré ! Et quel tract ! Ça se situe quelque part entre appel à la discrimination, incitation à la haine raciale, et diffusion de fausses nouvelles à propos des mineurs non accompagnés.
En quatre lignes, le parti dédiabolisé reprochait à ces enfants étrangers une « explosion de l’insécurité », des coûts de prise en charge exorbitants et une arnaque régulière à l’âge déclaré.
On reconnaît là la subtile stratégie du néoracisme* lepéniste. Ça ne parle pas directement de race mais ça tape sur des enfants de nationalité étrangère en situation de grande vulnérabilité. Notons d’emblée que malgré le fait que la désignation administrative de ces mineurs en danger soit désormais « mineur non accompagné (MNA) », le rédacteur du tract du RN a opté pour l’ancienne formule de « mineur isolé étranger ».
Élections à l’Université Paris-Saclay(UPS), l’université en sursis
Ces derniers temps, s’est joué, à l’Université Paris-Saclay (UPS), une série passionnante dont les épisodes à rebondissements tiennent en haleine le monde universitaire métropolitain. Et pour cause c’est que « la démocratie universitaire se joue à l’université Paris-Saclay » (1), plus grande université d’Europe (2). Le coup autoritaire mené par la présidente sortante, qui voulait prendre les pleins pouvoirs, a été déjoué par les syndicats qui, unis, ont réussi à défendre la démocratie électorale à l’« université » Paris-Saclay.
Épisode 1 / Élection surprise à l’univ’
Le 2 février 2024, le résultat des élections des membres du Conseil d’administration (CA) est cinglant pour la présidente sortante, Estelle Iacona, par ailleurs candidate à sa propre succession (3). Elle n’obtient que quatre sièges sur les 14 réservés aux représentants du personnel et des étudiants. Semblant assurée d’être reconduite à son poste, cette dernière s’était même félicitée d’une « belle réussite », si si ! Dans un communiqué de presse commun, les trois autres listes candidates estiment que ces résultats « marquent un clair rejet du bilan et du projet de l’équipe de la présidence sortante » (4). Le projet rejeté « proposait une sortie précipitée et brutale de l’établissement expérimental, et la transformation en Grand Établissement
de l’Université Paris-Saclay au 1er janvier 2025 » (5). Selon M. Keller, physicien et élu sur la liste UHDE, « un Grand établissement est une coquille vide qui permet de se doter des statuts que l’on veut, en choisissant le pourcentage des voix au CA par exemple. C’est un projet d’ampleur, une rupture énorme ».
Dernière en date des dizaines d’enquêtes publiques sur l’aménagement du plateau de Saclay (1), la consultation (2) qui s’est terminée en octobre 2023 n’a pas passionné les foules. Et ça se comprend : sur l’agglo on ne compte plus le nombre de concertations, mascarade de démocratie où les avis sur l’aménagement ne sont pas pris en compte. Alors qu’on était habitué.e à plusieurs centaines d’avis déposés, on enregistrait (3) que sept contributions pour cette édition !
Exit deux doublons et une demande de transmission d’un document promis lors d’une réunion publique, on tombe en fait à seulement quatre avis. Un franc succès ! Les deux premiers dénoncent l’ineptie écologique du projet, mais ça on le savait déjà. Plus éclairants, les deux derniers nous apprennent que la question de l’aire d’accueil des gens du voyage est à nouveau repoussée, et que sous prétexte de bâtiments bas carbone, la hauteur maximale autorisée est augmentée. Dans notre cas ce sera des immeubles R+9 (Rez-de-chaussée + 9 étages). Enfin, c’est le flou sur les procédures légales de mise en compatibilité des PLU qui est relevé. Ce qui suscite ce commentaire de l’Union des Associations de Sauvegarde du Plateau de Saclay (UASPS) : « Combien d’enquêtes pour des non-décisions ?! Ou camouflage de décisions prises mais peu avouables ? ». L’avenir le dira …
Arbres fruitiers, potager, hôtel à insectes, écopâturage, composteurs pour récupérer les déchets organiques des foyers, récupérateurs d’eau de pluie, recyclage : vous êtes à la maternelle Joliot-Curie à Palaiseau ! Depuis plus d’une décennie, l’équipe pédagogique y mène un projet d’école fondé sur le développement durable. S’il est certain que le groupe scolaire Joliot-Curie nécessite une rénovation, le projet avancé par la municipalité suscite l’incompréhension des parents d’élèves et de l’équipe enseignante. Il pourrait leur faire perdre le label E3D (1) octroyé par le Ministère de l’Éducation nationale.
Le groupe scolaire Joliot Curie est composé de trois entités : une école primaire (300 élèves, 11 classes), une école maternelle (180 élèves, 6 classes) et un bâtiment de logements de fonction. En plus de la rénovation thermique et sonore de l’école élémentaire, il est prévu de démolir l’immeuble de logements et de regrouper maternelle et élémentaire dans un unique bâtiment (celui de l’actuelle primaire). C’est sur ce point que le projet présenté par la mairie inquiète et mobilise les parents d’élèves.
Ça s’mobilise au collège Charles Péguy de Zopal. Face à une principale peu attentive aux critiques sur ses emplois du temps, parents enseignants et élèves se sont mobilisés devant l’établissement le 2 octobre dernier pour dénoncer la mise sous pression des profs et des surveillants, et réclamer la fin de la surcharge horaire pour les élèves.
Il y a de l’ambiance ce lundi matin au collège Charles Péguy, petit établissement situé dans l’avenue du général Leclerc à Palaiseau. Depuis la rentrée, toutes les critiques vont dans le même sens, et visent les emplois du temps élaborés par la principale.
“C’est n’importe quoi, on est dans du Kafka” assène Didier, parent d’élève. Depuis la rentrée, parents et professeurs unis listent les problèmes. Des emplois du temps surchargés quand ils ne sont pas irréguliers, de nombreuses heures de permanence qui concentrent parfois jusqu’à 80 élèves pour une salle de 30 places et une surcharge de travail pour la vie scolaire.
Des emplois du temps surchargés
Hugo, surveillant au sein du collège témoigne “quand on dit qu’il y a des emplois du temps illégaux c’est par exemple qu’ils n’ont pas assez d’heures de math sur la semaine ou que certains élèves ont des cours entre 17 et 18, heure à laquelle le collège est déjà fermé. Après de nombreuses demandes de concertations toutes refusées par la principale, associations de parents d’élèves et personnel enseignant ont choisi de manifester devant l’établissement le 2 octobre. Réunis devant le collège à huit heures pétantes, ces derniers avaient disposés plusieurs banderoles sur lesquelles on pouvait lire “Emploi du temps illégaux”, “Communication : 2/20, Ecoute : 0/20”. Une caisse de grève a également été mise en place. Lire la suite
Dans votre point de vente préféré ou dans la rue lors des ventes à la criée occasionnelles. Avec en particulier un dossier sur la situation des bus dans les environs de « Paris-Saclay ».
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