On était tranquillement posés dans une baraque en bois. C’était l’annexe de l’école, construite par Zimako, aussi considéré comme roi de la jungle. Un gars adorable, toujours le sourire aux lèvres. Plus tôt dans la journée, on avait fait de la peinture et de la poterie avec des enfants.
Les enfants, il fallait aller les chercher loin, plus personne n’habitait près de l’école, tout avait été rasé peu avant notre arrivée. Après les ateliers manuels, la pluie fine de Calais nous a surpris. Alors on s’est réfugiés dans la baraque pour se réchauffer autour du poêle. On a partagé une sacrée soupe, avec les gens qui étaient là : Zimako, des bénévoles belges et anglais, des étudiants afghans, des professionnelles du free hug…
C’était chouette, on papotait avec les mains, et avec toutes les langues qu’on connaissait. Une anglaise apprenait à prononcer « coquelicot », tandis que je m’embourbais dans une explication sur l’inversion des sujets entre « miss you » et « tu me manques ». Un moment linguistiquement fabuleux, que je conclurai par ces mots : « za tasara meena laram », message d’amour en pachtou.
M.E.