À Palaiseau, fin mai 2016, la vitrine d’un parti politique a été « vandalisée » à la peinture rouge. On pouvait y lire des inscriptions telles que : « 49.3 social traître », « pouris » (sic) ou encore « salaud ». C’est la première permanence essonnienne de ce parti à être customisée depuis le début du mouvement social contre la Loi Travail, mais elle vient s’ajouter à de multiples décorations de vitrines : au moins 50 dans plus d’une trentaine de villes. Sans parler du mobilier urbain ou des banques. Certaines sont recouvertes de peinture, d’autres sont brisées ou même murées. En Isère, une permanence a ainsi été criblée d’une douzaine de balles. Un Tumblr (http://ps-deco.tumblr.com) les référence.
Découverte à 7h du matin par un militant et nettoyée aussitôt, il est fort probable que très peu de passants aient eu le temps de constater les décorations sur la vitrine. Mais les représentants locaux du parti montent immédiatement au créneau. Ils portent plainte contre X et publient une photo des dégâts sur internet, comme pour immortaliser le moment. Ils feront ensuite le choix de dégrader davantage leur vitrine en y affichant un communiqué dans lequel ils condamneront la récente dégradation du local de « lâches méthodes d’extrême droite », expliquant que « le droit de manifester est garanti dans notre pays, le droit de vote aussi » ajoutant même risiblement que : « c’est comme cela qu’on s’exprime quand on est intelligent ». En clair, soit tu fais une manif, soit tu votes, soit t’es « teubé » et tu ne fais rien. Je ne crois pas en ces déclarations.
Personnellement, et comme beaucoup de gens, j’ai déjà pris part à une manifestation, qui, ironiquement, était interdite par le gouvernement. À la base c’était contre une guerre, mais ça finissait par y ressembler : répression, grenades et gaz lacrymo dans la gueule, toute l’aprèm. C’était bien avant celles contre la Loi Travail, mais on y avait déjà du mal à distinguer les CRS de ceux que la classe politique appelle « casseurs », ceux que beaucoup de médias s’occupent à diaboliser. Beaucoup de vitrines sont dans la rue, beaucoup de gens aussi.
Quant au vote, nombreux aussi sont ceux qui votent, et qui ont voté pour élire un Président de la République ou encore un député. Celui de la cinquième circonscription de l’Essonne, dont Palaiseau fait partie, a lui aussi fait le choix de voter récemment. C’était contre la motion de censure du 49.3, participant à l’échec de cette dernière à deux voix près. Ce député est un proche de cette vitrine palaisienne, qui une semaine plus tard, a de nouveau été décorée, puis de nouveau nettoyée. Le lendemain on pouvait encore y voir collé le sticker d’un autre parti politique arraché à moitié, et des symboles anarchistes sur le rideau de fer… assez loin de l’extrême droite.
ARDE