Aujourd’hui, avec l’émergence du libéralisme, ces échanges se voient mondialisés et n’ont qu’une seule motivation : le profit. Ce sont non plus les hommes qui gèrent la monnaie mais les banques et les institutions financières. Cette dérive du système monétaire se traduit par l’émergence de paradis fiscaux, de finance spéculative et de crises économiques. Aujourd’hui — outre une refonte totale du système financier — existe-t-il une alternative à la manière dont la monnaie est utilisée dans une économie détachée du savoir et de l’expérience des populations locales ?
Des alternatives émergent aux quatre coins du monde, c’est le cas des Monnaies Complémentaires Locales. On en connaît tous, du S.E.L. au Ticket Restaurant à L’Ora en Afrique du Sud en passant par la Pêche à Montreuil. Une monnaie complémentaire locale est un moyen de paiement mis en circulation en complément des monnaies nationales. Elle est émise par des citoyens regroupés en association et s’échange au taux de 1 pour 1. Elle a donc un cours fixe, ce qui empêche la spéculation, interdit l’accumulation pour le profit et ne permet pas d’avoir une épargne rémunérée. Son but n’est pas de concurrencer la monnaie nationale mais de créer une monnaie complémentaire qui puisse pallier les déficiences du système monétaire actuel devenu incontrôlable.
Aujourd’hui lorsque vous dépensez dix euros chez un commerçant, ces dix euros se retrouvent très vite à la banque et viennent alimenter le système monétaire mondial. Avec une monnaie complémentaire votre argent sera utilisé différemment : seuls les échanges dans le circuit court de l’économie locale et réelle sont permis.
La monnaie complémentaire est décrite comme un véritable levier de mobilisation des communautés autour de l’échange, qui « devrait permettre de soustraire progressivement la vie des gens ordinaires et des communautés locales à l’emprise destructrice du marché capitaliste mondial et à la bureaucratie européenne » observe Jean-Claude Michéa, philosophe anti-libéral (Site socialiste et décroissant Le Comptoir, 26 fév. 2016).
En 1981 on recensait seulement deux monnaies complémentaires, aujourd’hui on en dénombre plus de 15 000. Alors pourquoi pas dans notre ZPL ?
Début 2016, une monnaie complémentaire locale a vu le jour à Palaiseau : La Ferraille. Cette monnaie complémentaire locale, encore au stade embryonnaire, est enfin une expérience démocratique, locale et participative, où les citoyens de Zopal se réapproprieront l’économie pour la rendre plus humaine.
M.S.